Afin d’en apprendre plus sur le fonctionnement d’Apivet, son rôle dans le réemploi textile et dans l’emploi d’insertion, Zéro Déchet Angers a posé quelques questions à Mme Ruau, la directrice à Angers.

Comment présenteriez-vous Apivet en quelques mots ? 

Apivet : Nos emplois sortent de vos placards !

APIVET est une association d’insertion employant 23 personnes dont 17 salariés en insertion.

C’est par le biais de la collecte, du tri et de la revente de vêtements, chaussures, accessoires et linge de maison de seconde-main qu’APIVET aide et accompagne des personnes en situation de précarité ou d’échec pour qu’elles trouvent ou retrouvent une dynamique personnelle et un emploi en leur apportant une vraie solution de réinsertion par le travail.

A votre avis, existe-t-il encore des a prioris sur le fait de venir acheter chez Apivet ? 

Oui tout à fait. Encore beaucoup de personnes pensent que les achats dans notre magasin sont réservés aux personnes en difficultés financières. Alors que tout le monde peut venir acheter dans notre magasin, il faut savoir que l’argent gagné par la vente des vêtements nous sert au fonctionnement de l’association et surtout à la rémunération de nos salariés en insertion.

En tant que directrice d’Apivet, quel est votre plus grande fierté ? Et votre plus grand défi ? 

Accompagner nos salariés vers l’emploi.

Lors de mes débuts, j’ai éprouvé une grande fierté, le jour où une personne est sortie de notre structure pour un poste en CDI, personne que j’avais coaché pour son entretien d’embauche.

Côté dons faits à Apivet : 

Est-ce qu’un vêtement troué ou tâché peut être déposé dans une benne de collecte ? 

Oui nous les prenons par contre, il ne faut pas qu’ils soient souillés ni mouillés.

Que deviennent les textiles « trop abimés » ? 

Ils partent vers le recyclage pour être effilochés en vue d’en faire de l’isolation.

Comment s’effectue le tri des dons ?  Et quelle proportion des dons se retrouvent dans votre magasin ? 

Les vêtements sont triés au centre de tri 34 rue des Noyers Angers, en fonction des matières des tissus, des catégories de vêtements et de l’état des vêtements.

4,5% des vêtements triés partent en boutique.

Y-a-t-il une partie vouée à l’export ? Si, oui, quels les critères pour l’export et la destination ? 

Oui des vêtements partent à l’export, ceux sont des vêtements qui ne peuvent pas être vendus dans nos boutiques car ont des défauts, vêtements dont les matières empêchent le recyclage, et dont le volume est trop important pour le dédié aux associations avec lesquelles nous avons un partenariat (Secours catholique, St Vincent de Paul, l’Arbre vert…..)

Côté boutique : 

Qui peut venir acheter des vêtements et accessoires aux boutiques Apivet ? 

Toutes les personnes souhaitant acheter solidaire et de 2nde main.

Le renouvellement des produits vendus est-il fréquent ? 

Nous remettons en rayon tous les jours.

Sur Angers, il existe 2 boutiques Apivet : Quelles sont leurs spécialités ? 

La boutique au 13 avenue Montaigne est la boutique vendant des vêtements adultes, de la maroquinerie et des chaussures. Ouverte du mardi au samedi 10h15-12h30 et 14h-18h30.

La boutique au 34 rue de Larévellière est la boutique vendant des vêtements et chaussures enfants, ainsi que du linge de maisons. Ouverte le mercredi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30 et le vendredi AM de 14h à 18h30.

Côté insertion : 

Apivet est un acteur de l’insertion, pouvez-vous nous en dire plus ? 

Apivet est une entreprise d’insertion. L’entreprise d’insertion est une structure ayant signé une convention avec l’État lui permettant de recruter des personnes en difficulté sur le parcours de l’emploi, en contrepartie d’aides financières. L’entreprise s’engage à la mise en œuvre de modalités spécifiques d’accueil et d’accompagnement pour ces futurs salariés.

Le principe découle de l’article L. 5132-1 du Code du travail qui dispose que l’insertion par l’activité économique a pour objet de permettre à des personnes sans emploi, rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, de bénéficier de contrats de travail en vue de faciliter leur insertion professionnelle.

Quel type de poste propose Apivet en contrat d’insertion ? 

Nous proposons 3 postes de travail :

  • Agent de tri
  • Chauffeur-manutentionnaire
  • Vendeur(se)

Visite de l’atelier d’APIVET

Zéro Déchet Angers a également eu la possibilité de visiter l’atelier d’Apivet, l’entrepôt où sont triés l’intégralité des vêtements déposés dans les bornes de collecte. Ce qui est impressionnant lorsque l’on rentre dans cet immense lieu ce sont les quantités de textiles. Les photos ne le reflètent pas, mais ce sont littéralement des montagnes des vêtements qui sont traités quotidiennement.

Un volume de textiles qui donnent le tournis

Chaque jour 6 à 7 tonnes de vêtements, chaussures ou jouets sont récupérés dans le cadre des 3 tournées sur l’ensemble du territoire. Ces dons sont traités par des agents de tri, qui doivent donc manipuler au quotidien pas moins de 1,2 tonnes d’habits. La sélection se fait selon des critères bien définis correspondant aux différents types de vêtements, des matières mais aussi de l’état global. En effet, les « pépites » sont mises de côté afin d’être inspectée plus précisément pour ensuite être vendue dans les boutiques Apivet d’Angers. Ce qui représente moins de 5% des dons. Les habits souillés, abîmés ou déchirés sont écartés en vue d’être, soit effilochés pour devenir de l’isolant « métisse » pour les bâtiments ; soit transformés en chiffon d’essuyage pour l’industrie.

Le reste des dons est renvoyé vers Le Relais, qui agit depuis plus d’une trentaine d’années pour l’insertion de personnes en situation d’exclusion via la création d’emplois durables liés à la valorisation des textiles. Ces vêtements sont compressés sous forme de balles et seront exportés en direction du Burkina Faso, un des pays partenaires du Relais.

Plus d’Apivet, moins de Fast Fashion !

A la fin de cette visite, l’impression laissée est positive car l’action d’Apivet est utile au niveau social grâce à leurs emplois d’insertion mais aussi écologique par le nécessaire tri effectué. Néanmoins l’image des montagnes de vêtements, certes donnés, mais qui sont avant tout « jetés », par une agglomération de la taille d’Angers donne le tournis. Il est plus qu’urgent de reconsidérer notre consommation d’habits car cela reste au final un déchet plus que conséquent et pas sans conséquence pour la planète.

Pour en savoir plus sur les effets néfastes de la fast-fashion, n’hésitez pas à consulter le Guide de résistance à la fast-fashion édité par Zero Waste France.

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